« Prémices »
Cette œuvre murale rend hommage au cinéma avec le mythe de Dionysos, dieu de la tragédie, de la vigne et de la démesure. La composition met en scène un jeune Dionysos et une ménade, drapés de chitons antiques, symbolisant la transcendance des acteurs sous la lumière comme lors des rituels extatiques dionysiaques.
Leurs visages, partiellement cachés, aux lèvres closes, évoquent la pluralité des identités des comédiens mais également le cinéma muet, soulignant lʼimportance de la pantomime et de lʼexpression corporelle aux origines du 7e art.
Pour sʼintégrer harmonieusement au quartier, une palette en camaïeu de gris a été choisie, rappelant elle aussi les débuts du cinéma en noir et blanc. Ces deux figures monumentales intègrent la dimension folklorique gargantuesque rabelaisienne puisque la projection des acteurs sur grand écran dépasse littéralement les proportions humaines. Ils deviennent alors des figures colossales, arrachés à lʼordinaire pour les ériger aux rang de divinités modernes. Prémices se veut un pont visuel avec les mythes du passé, nous rappelant que notre époque contemporaine construit elle aussi ses divinités mythiques et iconiques dans les salles obscures.